l'orme et la charpente
Illustrations : Marjorie Blamey ©1989
The illustrated FLora of Britain and Nothern Europe. Hodder & Stoughton. 1989.
La flore d'Europe Occidentale. Arthaud. Mai 1997. 544 pages.
" Champêtre, de montagne, et lisse,
trois espèces d'Ormes représentent la famille des Ulmacées dans le Pas-de-Calais.
Bois d'œuvre, d'art, d'ébénisterie, de chauffage, d'émondage, de viticulture ou d'alignements, l'Orme a accompagné l'aventure humaine. >>
Les trois arbres ont les feuilles doublement dentées et à base dissymétrique, des fruits secs ailés en grappe, des fleurs rougeâtres en grappes.
L'Orme champêtre ou Ormeau - Ulmus minor Mill. - fructifie moins et se reproduit par drageons. L'arbre possède des hybrides, et les troncs sont gris brun très fissurés.
Haies, champs, lisière de bois, il était l'Orme le plus répandu en Europe.
L'Orme de montagne ou Orme blanc - Ulmus glabra Huds.- présente une feuille de 2 à 3 dents, un tronc lisse gris parfois fissuré. Il se reproduit par graines et ne drageonne pas. C'était un grand arbre étalé, de 30 à 40 mètres de haut.
L'Orme lisse ou Orme pédonculé - Ulmus laevis Pall. - a un tronc plus souvent gris sombre, des rameaux rougeâtres, des fruits pédonculés, des feuilles plutôt ovales.
L'arbre vivait plus volontiers près de l'eau, et était rarement cultivé.
L'Orme champêtre anglais ou Grand Orme - Ulmus minor subsp. procera est une des sous-espèces de l'Orme champêtre.
Illustrations : Marjorie Blamey ©1989
Des plantes cultivées (cultivars et variétés) se retrouvent chez Promesse de fleurs >>
Parmi eux, Ulmus 'Jacqueline Hillier' est un orme d'origine incertaine, découvert dans un jardin de Selly Park près de Birmingham.
Le petit arbuste aux branches sinueuses et décoratives, aux feuilles automnales jaune orangé, porte le nom de la belle-fille de Sir Harold Hillier, des pépinières et jardins
Les Ormes se rencontraient en lisère de forêt, en montagne, le long des haies et routes, dans les parcs ou près de l'eau.
La graphiose
Tous ont été décimés par la graphiose résultante d'un champignon microscopique - Ophiostoma - et propagé par un coléoptère - Scolytus - Après un première épidémie dans les années 1920, une seconde, fatale, fut causée dans les années 1960-1980 par un nouveau champignon plus virulent - O.novo-ulmi -
La conservation
Des premières sélections hollandaises aux souches ayant survécu à la seconde maladie, plusieurs sélections voient le jour, entre résistance ou ports satisfaisants.
Les avancées encourageantes sont menées entre autre par l'Office National des Forêts, l'INRAE, et la Commission Génétique des Ressources Forestières >>
"On comptait 30 000 ormes parisiens avant l'épidémie, alors qu'aujourd'hui seuls
1 000 survivent, dans les larges avenues parisiennes (avenue d'Italie, de Choisy, boulevard Lefebvre, de Grenelle, Garibaldi…) et deux très vieux rescapés (un au jardin des Tuileries devant l'Orangerie, et un autre, célèbre, place Saint-Gervais, derrière l'Hôtel de ville). Alors que, au XVIIe siècle, l'orme était la première espèce d'arbre à Paris, aujourd'hui, c'est l'une des moins répandues." Wikipédia
Paléobotanique
La famille des Ulmacées apparait au début du Paléocène (66,0 à 56,0 Ma). Cette première période de l'ère Cénozoïque voit la diversification des Mammifères ou des Oiseaux, et les végétaux à fleurs apparus à la fin du Crétacé progressent dans les paysages dont des forêts de feuillus et Graminées.
De ses plus vieux fossiles d'Ulmus d'Asie ou de Zelkova d'Amérique du Nord, en passant par les climats plus chauds du Miocène (23,03 à 5,333 Ma), la famille comprend aujourd'hui 200 espèces réparties en une dizaine de genres.
La collection de végétaux fossiles du Muséum National d'Histoire Naturelle >> est l'une des plus importantes au monde, avec plus de 3 500 taxons.
Des mots
« l’air est embrasé […] et sur les ormeaux du bord du chemin, tout couvert de poussière blanche, des milliers de cigales se répondent d’un arbre à l’autre » Alphonse Daudet.
Votre signe de l'arbre
Les natives et natifs du 12 au 24 janvier et du 15 au 25 juillet sont avec
l'Orme protecteur du calendrier celte.
Votre signe de l'arbre chez Actes Sud >>
éric



la restauration
L'ossature en orme :
les sablières basses (les "seules"),les maîtres poteaux sous les fermes, les poteaux corniers et d'huisseries, les montants, les écharpes (les "biais"), puis les sablières hautes (les "pannes").
Toute la charpente de la grange et une partie de celle de la maison sont en orme.
L'Orme :
Ces superbes assemblages de bois ont ce quelque chose de forestier, de solide, plus ou moins sinueux, aux couleurs claires et chaudes et presque parfumées..
Le torchis :
Les murs sauvegardés sont le reflet d'un beau et solide travail d'époque ; d'un ouvrage de bois, de céréales,
de chaux et de terres ; d'un bel à peu près..
Les enduits et badigeons :
Ces teintes semblent presque venues d'un nuancier de voyage, d'un livre modeste à lire où les lumières aiment jouer sur les ondulations des murs irréguliers et les sablières courbes.
La restauration :
Pour la grange :
les sablières basses ont été changés, en orme de récupération.
Deux nouveaux maîtres poteaux sous les fermes vont renforcer l'existant pour du renfort et de l'esthétique.
Six nouveaux poteaux d'huisseries en orme ont remplacé les anciens.
Pour la maison :
toutes les sablières basses côté jardin ont été changées par des nouvelles en chêne ou en orme.
Les parties basses de montants et écharpes de ces sablières ont été changées, assemblées en tenon et mortaise ou tirefonds avec les parties hautes anciennes.
Des montants en orme côté rue sont venus remplacés d'anciens, usés, pris par le ciment.
Les torchis protecteur de ces pièces de bois avaient été recouverts de ciment, les murs avaient pris l'eau. Quelques décennies de ciment tout au plus ont suffi à faire pourrir l'orme plus que centenaire..
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un petit lexique
les murs
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la charpente
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