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notes de nature

"[...]juin et ses moments de calme

avant l'été chaud

la perle blanche glisse et joue de lumières

et les mots de ta lettre me dessinent

douce libre et féminine

impatientes d'amitiés

nous sous les branches [...]"

L'éphéméride du Poirier, juin,

éric

Lonicera fragantissima.jpeg

de science et de nature

Lonicera fragantissima, L. 23 rd January

un parfum d'hiver

et les caprifoliacées

jasmin citronné​

​​

Sous les perles de givre des rameaux des Bouleaux, une autre couleur blanche a attiré le regard..

Le Chèvrefeuille d'hiver >>

Ann Bentall.jpg

d'histoire et d'art

Ann Bentall |
28 th February 

Ann Bentall >> était rosiériste, obtentrice de Roses anglaises dans les années 1920 1930. 

Trop à l'ombre d'une période masculine, elle n'est que peu connue.. Elle produira pourtant de nombreux Rosiers, dont deux des roses les plus cultivées dans le monde..

fleurs cristallisées.jpeg

de cuisine et de sens

des fleurs cristallisées.
02 nd April

Pour accompagner les visites à la découverte des jardins et des plantes : Violettes, Prunelliers, Pruniers et Pissenlits en fleurs cristallisées.

the robin and the lilac.jpg

d'histoire et d'art
le rougegorge et le lilas | 
04 th April

Des quatre textes "dialogues" entre un oiseau et un arbre, voici "le Rougegorge et le Lilas" >> 7 moments de la journée de 7 oiseaux, une narratrice et ses 7 amies.

'Jelena'.png

de science et de nature
Hamamelis x intermedia
Jelena' 
|

30 th January 2025

des personnages

beautés animées d'hiver

de miel et citron

 

Des notes de jacinthe, de citron et de miel, puis des fleurs singulières aux quatre longs et fins pétales et aux quatre sépales.. Et voilà des personnages aux mille graphismes qui semblent s'animer..

L'Hamamélis >>

xylocopa violacea.jpg

de science et de nature​
l'abeille charpentière |
23 rd March

L'Abeille charpentière >>

a beaucoup apprécié le Chèvrefeuille d'hiver Lonicera fragantissima

en ce mois de mars.

L'Abeille au vol rapide et au son singulier..

VirginiaWoolf MrsDalloway.jpg

d'histoire et d'art
Clarissa Dalloway | 
14 th April

" Londres, le 14 mai 1925.

 

Chère Clarissa,

 

Je viens de passer chez la fleuriste à Old Bond Street.

Il y a des pois de senteurs et des lys, .. " >>

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d'histoire et d'art
Le poirier |

02 sd April 2025

" avril

 

elle a posé ses ailes

papillon citron

sur la fleur blanche

 

et fleurissent les poiriers >>

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de science et de nature​
Rosa hugonis |
26 th April

Roses botaniques de Chine,

une lettre à Ellen Willmott,

texte en cours

Vita.jpeg

d'histoire et d'art
Une histoire de l'art des jardins, et leurs créatrices | 
04 th July

Hildegarde adorait marcher dans l'hortus conclusus du jardin clos de son Abbaye de Rupertsberg, à Bingen.

une histoire de l'art >>

pansy.jpg

d'histoire et d'art
May Morris et les fleurs |

 

en cours >>

​​

rosa hugonis.jpg

de science et de nature​
Liste des oiseaux du jardin |
10 th May

75 oiseaux ont été vus ou entendus au jardin, sédentaires ou migrateurs.

75 oiseaux >> 

de science et de nature
Lonicera fragantissima, L. |

23 rd January 2025

un parfum d'hiver

et les caprifoliacées

jasmin citronné​

​​

Le Chèvrefeuille d'hiver,

un parfum l'hiver

Sous les perles de givre des rameaux des Bouleaux, une autre couleur blanche a attiré le regard, celle de petites fleurs de l'arbuste bas à la silhouette arrondie de branches courbes. Des fleurs délicates et crayeuses, des étamines jaunes bouton d'or, encore quelques feuilles en ce jour de janvier, et de suite ce parfum séduisant, attachant, invite à rester émerveillés..

Lonicera fragantissima est un bijou de l'hiver très parfumé de jasmin citronné.

 

la famille des Caprifoliacées

Sa famille regroupe près de deux cent espèces réparties en cinq genres (dans la classification phylogénétique actuelle) dont l' Heptacodium, autre merveille des jardins pour un parfum de septembre.

Joseph Pitton de Tournefort, botaniste du 17 è, classa la flore en fonction des fleurs puis des fruits, et nomma ces arbustes grimpants Caprifolium du latin capra, chèvre, et folium, feuille, il grimpe comme une chèvre le Chèvrefeuille. Ce genre prendra ensuite le nom de Lonicera, dont les espèces sont toutes un refuge pour les oiseaux.

 

Au jardin, L. fragantissima apprécie la mi-ombre d'un sol drainé voire sec, il est très rustique. Il enchante une allée ou un banc, et apporte le blanc aux camaïeux d' hiver. À la différence de ses cousins des campagnes et bois, il fleurit de décembre à mars, n'est pas grimpant, et pourra atteindre 2 à 3 mètres de haut. Taillé, il restera plus bas.

 

pivoine, azalée et kumquat

L'arbuste singulier des boisés de l'est chinois arriva en Angleterre en 1830, avec Robert Fortune, botaniste du Jardin d' Édimbourg et de la Royal Horticultural Society. Le voyageur ramena également Pivoines, Azalées, et autres Kumquats.

 

éric

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des personnages

beautés animées d'hiver

de miel et citron

​​​

L'Hamamélis,

un parfum d'hiver

 

Des notes de jacinthe, de citron et de miel, puis des fleurs singulières aux quatre longs et fins pétales et aux quatre sépales.. Et voilà des personnages aux mille graphismes qui semblent s'animer sur les rameaux nus de l'hiver, élégamment habillés de rouge grenat, d'orange clair et d'ocre jaune Et avec le temps 'Jelena' devient lentement un grand arbuste évasé d'environ quatre mètres en tous sens, ami de la mi-ombre. 

 

le noisetier de sorcière

 

Comme ses cousins sauvages ou cultivars, ‘Jelena’ porte le nom de « Noisetier de sorcière ». Ses feuilles simples et dentées et leurs dispositions alternées rappellent celles du Noisetier. L'automne venu, elles ajoutent à l’enchanteur de l'arbuste des jaunes, oranges et verts qui accompagnent des Heuchères, Hellébores ou Bruyères.

 

la famille des hamamélidacées

 

La famille accueille plus de quatre-vingts espèces reparties en vingt-cinq genres. Les fleurs cousines des Trychocladus, Disanthus et Loropetalum sont autant de beautés pour nourrir l'émerveillement de la botanique.

La classification phylogénétique III l'inclue la famille dans l'ordre des Saxifragales dans lequel sont les familles des Arbres au caramel, Cassis et Groseilles, Saxifrages ou encore Pivoines..

éric

Image source : Royal Horticultural Society

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de science et de nature
Hamamelis x intermedia 'Jelena' |

30 th January 2025

d'histoire et d'art

Ann Bentall |
28 th February 

Ann Bentall était rosiériste, obtentrice de Roses anglaises dans les années 1920 1930. 

Trop à l'ombre d'une période masculine, elle n'est que peu connue.. Elle produira pourtant de nombreux Rosiers, dont deux des roses les plus cultivées dans le monde..

Trop peu connue :

Très très peu d'informations sont disponibles sur Ann, aucune photographie d'elle, ou sa date de naissance.

Son travail reste encore dans l'ombre..

 

Certaines de ses créations :

j'ai sélectionné six de ses créations, d'autres existent.
Ses roses sont élégantes, agréablement parfumées (parfum de Rosa moschata), robustes,

ont ce charme délicieux de roses discrètes et si présentes..

 

- 'Pink Prosperity', hybride de moschata, Ann Bentall, Royaume-Uni, 1931.

Des roses délicatement parfumées et ciselées, superbes.

 

- 'The Fairy', hybride moderne, polyantha, Ann Bentall, Royaume-Uni, 1932.

 

- 'Autumn Delight', hybride de moschata, Ann Bentall, Royaume-Uni, 1933

 

- 'Belinda', hybride de moschata, Ann Bentall, Royaume-Uni, 1936.

La rose porte le nom de sa petite fille.

 

- 'Ballerina', hybride de moschata, Ann Bentall, Royaume-Uni, 1937.

Plantée seule, en groupe ou en haie, 'Ballerina' offre une exceptionnelle floraison de centaines de fleurs roses simples de l’été à l'entrée de l'hiver.

Royal Horticultural Society Award of Garden Merit 1993.

 

- 'Buff Beauty', hybride de moschata, Ann Bentall, Royaume-Uni, 1939.

Un parfum prononcé de rose thé, des fleurs de taille moyenne, doubles, du chamois clair au jaune abricoté. Une merveille..

 

Les roses Pemberton et Bentall :

https://www.pembertonroses.org.uk/pemberton-roses >>

 

En pépinière : Pépinière Melarosa >>

 

Images sources :

The Royal Horticultural Society >>: Rosa 'Buff Beauty' et 'Ballerina'

 

éric

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de science et de nature
L'Abeille charpentière |

23 rd March 2025

L'Abeille charpentière, une abeille solitaire, a beaucoup apprécié le Chèvrefeuille d'hiver Lonicera fragantissima en ce mois de mars.​

 

l'abeille et le bois

L'Abeille au vol rapide et au son singulier, à la coloration noire du corps et aux ailes 

en reflets violacés, est xylicole : elle nidifie dans le bois mort, elle y fore des galeries et assemble les cloisons du nid avec salive et sciure.

Au jardin ici elle œuvre sur les vieux troncs et les tas de bois mort.

Elle est dire monovoltine : une seule génération et pondue par an, et les jeunes femelles et mâles naissent en été, hibernent, puis se reproduiront le printemps prochain. 

Xylocopa violacea est son nom latin, de la famille des Apidés.

l'insecte et la fleur

Les Pois de senteur, Sauges, Glycines, Lamiers, ou Chèvrefeuilles.. sont ses restaurants préférés, aux recettes sympathiques de pollen..

 

des autres merveilles sont là

Au jardin aux mêmes périodes : l'Osmie cornue, une autre abeille solitaire (Osmia cornuta, famille des Mégachilidés) ; le Bourdon terrestre, Bombus terrestris ; le papillon Citron, Gonopteryx rhamni, famille des Piéridés, le papillon Robert-le-Diable, Polygonia c-album, de la famille des Nymphalidés. 

éric

image source wikipedia

 

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d'histoire et d'art

le rougegorge et le lilas |
04 th April

Il était cinq heures à Amberley, dans le West Sussex, en 2024. Le soleil s'était levé et les floraisons des Lilas se distinguaient sur un ciel bleu doux. Le Rouge-gorge familier y reprenait ses notes cristallines, fines.

Le printemps égayait le jardin d'oiseaux migrateurs revenus et de ceux déjà aux nids, ses gouttelettes crèmes perlaient sur les mauves des fleurs. La Lune, devenue pâle, observait.

« Je vois ses teintes orangées et ses grands yeux noirs, dit May, oiseau curieux qui suit mes gestes. Il trotte, sautille, s'arrête, se cache, vol bas, grimpe corps dressé, se perche là-haut. »

« J'imagine une broderie raffinée comme l'orangé du Rouge-gorge, reprend-elle, avec des fils de couleurs lilas et vert clair de l’arbuste printanier, comme une énergie positive, rieuse, spontanée. »

Elle songeait à ses amies, que faisaient-elles ? Des mots lui venaient, les chaleurs amicales se matérialisaient avec eux, ils devenaient vivants, à s'imaginer ce que l'une et l'autre composaient aujourd'hui. May allait jardiner, puis broder.

« Et ce Cher oiseau, dit May, que fait-il chez les amies dans leurs journées créatrices ? »

« Précise comme une horloge, dit May, la journée de l'oiseau allait suivre le soleil et la quête d'énergies pour vivre. Chants, récoltes, repos, attentes, entretiens, toilettes et sommeils influencés par le temps. »

Ici, la femelle seule avait construit son nid dans les branches d'un Lilas. Les feuilles sèches, les mousses, les touches de lichens et les radicelles de l'ouvrage étaient cachées par les feuilles triangulaires et les grappes pyramidales de ce cousin du Frêne, de l'Olivier, du Forsythia, du Jasmin, des Osmanthus, la famille des Oléacées aux fleurs symétriques à quatre pétales.

 

 

Il était huit heures à Amberley, en 2024. Le soleil continuait sa course et éclairait l'atelier d'écriture. Le bleu chaud du ciel semblait nourrir le mur couleur sable.

Le deuxième Rouge-gorge observait, trouvait des insectes dans les feuilles du Lilas blanc double 'Madame Lemoine' près de la fenêtre entre-ouverte pour le vent léger et parfumé.

« Je vois des perce-oreilles et des fourmis, dit Violette. Et hier, il s'affairait avec des lombrics et petits mollusques. »

« Je suis contente de mon texte sur l'Aubépine, dit Violette. Elle écrivait. Avant-hier, l'oiseau se nourrissait dans ses fleurs. Cet été il mangerait ses fruits. »

Violette avait rencontré May l'an dernier à la fête des plantes de Mottisfont, à choisir des Astrances. Violette, rêveuse, reprenait l'écriture, avec le sable et le parfum de l'atelier, comme des miroirs et des mondes dans un monde.

« Je lui avais demandé si le Rouge-gorge aimait les fraises en forêt. Elle me répondait oui. Il y eu, dès lors, notre coup de foudre amical, comme deux enfants qui chuchotaient sous la table de longues possibilités, avec leurs perles crèmes. » Plus tard, Violette avait annoncé au jardin de May qu'elle allait y œuvrer, employée désormais. Les jeunes Lilas avaient entendus. Ils faisaient merveilles depuis associés aux Seringats, Églantines et Amélanchiers.

« J'entretiens la collection par couleurs, dit Violette. Il y a des Lilas simples, doubles, remontants, petits, pour sols secs ou pour les haies des oiseaux. » La nappe vermillon de la table d'écriture flottait doucement au vent, quel mystère avait alors attiré l'oiseau plus nerveux..

 

 

Il était onze heures à Sissinghurst, dans le Kent, en 1952. Le soleil chauffait les allées du jardin blanc. À y mettre des ailes, il semblait que des draps de lin brodés de pétales flottaient, des pétales du rosier hybride de moschata 'Pénélope'. Le bleu plus intense encore animait les conversations.

Un troisième Rouge-gorge, le distingué des lieux, se posait ici, sur la statue dissimulée dans le Lilas 'Palibin'.

« Je vous présente 'Palibin', dit Vita, mon Darling, mon préféré. »

« Continuons la visite, dit Vita tout bas, un Rouge-gorge est là. Voilà sa pause aux heures chaudes, laissons mon chou-chou en paix.. ».. Les pas étaient feutrés, les oiseaux se reposaient. Plus loin, elle expliquait ces repos des oiseaux de jour ou de nuit pour dormir un peu, lisser des plumes, prendre un bain de soleil ou de poussière, et.. que ce petit Lilas de deux mètres de haut, une obtention horticole ancienne, avait une allure naturelle, une floraison printanière et automnale en petites grappes mauve rose-clair et parfumée.

Vita et May adoraient leurs lettres qui réchauffaient les moments de douce solitude, aimaient se dire que les jardiniers étaient des artistes dans l'âme.

« Les jardins et les oiseaux, songe Vita, viennent me rappeler quelque chose de l'enfance, de la mémoire - de quelle mémoire d'ailleurs -, un rêve, un vécu, une aspiration, une douceur. » Oui, en tout cas un génie du lieu, une sorte de présence, une image floue et ancrée, une altérité avec qui j'aime parler (Vous vous parlez seules parfois, à imaginer une histoire ? Oui, celle sous la table à la nappe vermillon.)

« Certains mots du Lilas nous suivent, dit Vita aux visiteuses. Les blancs et les premières émotions d'amour, les mauves pensifs, les lilas vivants, l'arbuste artiste qui sait nous toucher par ses effets forts, simples, fragiles et sensibles. Oui, quel humble et discret ami.. »

 

 

Il était quatorze heures à Nancy, en 1884, en France. Le soleil généreux accompagnait ces paysages continentaux. À la pépinière, tout s'activait, les papiers couleur lin clair des emballages étaient comme des draps de lin brodés méticuleusement repassés, des boissons fraîches étaient servies.

Un quatrième Rouge-gorge, pour entretenir ses plumes – et quelle fonction primordiale – avait trouvé un bain dans un lieu calme. S'ébourrifer, s'éclabousser, se frictionner, se lisser. Boire.

« Je vois la commande pour l'Angleterre, dit Marie-Louise, et cette chère Violette va adorer ce Lilas, Syringa vulgaris 'Sensation', les fleurs violet mauve foncé marginées de blanc. »

« Je lui prépare des idées de couleurs, dit Marie-Louise, pour suivre la rusticité et la délicatesse de l'arbuste de quatre mètres. » Elle imaginait la Clématite 'Broughton Star', un Chèvrefeuille des jardins, les rosiers Noisette 'Alister Stella' et bourbon 'Souvenir de la Malmaison', une graminée lumineuse et sauvage. Les deux femmes – c'était leurs métiers – parlaient d' horticulture, tout comme, - elles étaient artistes -, à guider la pensée au fond du jardin, ouvrir un portail comme un livre ouvert, une visite comme un voyage intime, un esprit libre et disposé, et, une fois le portail refermé, que s'est-i l passé en soi..

La longue amitié de Marie-Louise et May, quant à elle, faisait sentir ces façons d'être autre, ou de parler de sujets précis suivant l'amie avec qui elles se trouvaient. Elles aimaient ces mouvements de la vie, ces intensités et intimités, ces acceptations, et leurs lettres en parlaient.

« Sur les abords de la pépinière, dit Marie-Louise, je favorise la végétation basse, l'ombre fraîche des haies qu'apprécie le Rouge-gorge, et nous comptons deux couples nicheurs pour un peu plus d'un hectare. »

 

 

Il était dix-sept heures à Olton, dans le Warwickshire, en 1906. Le soleil baissait lentement dans les floraisons des Hêtres, des Chênes et Pommiers. Le chemin familier était le sujet de délicats dessins naturalistes et la lumière faisait son cheminement, à guider les pinceaux.

Un cinquième Rouge-gorge reprenait la recherche de nourriture, et dans le talus tapissé de Lamiers jaunes et de Cardamines des près, de Bugles rampantes et de Renoncules âcres, l'éclosion de cinq œufs allait commencé.

« Je vois les œufs, dit Edith, leurs fonds blancs teintés de crème et rose, tachetés de vert et bruns, et comme lavés d'un léger mauve. »

« Au potager de Maman, dit Edith, dans le Lilas sauvage - Syringa vulgaris – sept petits sont nés hier. » La couvaison avait duré douze jours, les oisillons resteraient quinze jours, les parents les nourriraient trois semaines.

Edith et May aimaient parler de cheminement de la vie, de ces instantanés délicieux à s'écouter elles-deux, amplement, sans nulle sensation de filtres. Elles s'étaient rencontrées au jardin de May, où, pour une commande, Edith avait aquarellé les fleurs de arbres du bois. Ma douce chérie disaient-elles..

« Je lui avais montré un nid d’Écureuil roux dans l'allée des Lilas doubles. Elle me répondait qu'ils avaient bon goût et devaient aimer les parfums et la vue du chemin. »

« J'entends les cris tic-tic-tic de l'oiseau, dit Edith, d'où vient cette inquiétude ? » Le calme était revenu. Elle ouvrait un portail, reprenait sa bicyclette vers les ruisseaux de Knowle, la route de Widney, pour rentrer à Solihull. Le vent léger la laissait libre, des pinceaux des premiers plumages des oisillons, subtils marqueteries de roussâtres et de beiges.

 

 

Il n'était pas encore vingt heures à Cairnholm, sur une île du Pays de Galles, en 1943. Le soleil terminait sa boucle.. Presque..

Il e fallait. Oui, il le fallait.. Le vent de la la mer avait refroidi le jardin magique de la maison de Miss Peregrine dont elle évitait le bombardement et la ruine en restant dans la boucle.

Les Enfants avaient construit des nichoirs à balcon pour les Rouge-gorges familiers, les Rouge-queues noirs et les Gorges-bleues à miroirs blancs. À chaque recommencement, les petits oisillons se faisaient entendre, une dernière becquée avant le soir.

« Les Enfants, dit Miss Peregrine, ont bien écouté les notes des chants, et observé les plumages des oisillons et des parents. » La nature comme une compagne de vie.

« Les plumes appelées alulas, dit Miss Peregrine, – et elle regarde attentivement l'heure -, sont là pour réguler la vitesse et l'écoulement de l'air, les rémiges primaires pour la propulsion, les couvertures pour augmenter l'aérodynamisme, les rectrices de la queue pour stabiliser le vol. »

Les soirées à Cairnholm parlaient de mille et une couleurs, tout à s'inquiéter de l'avion..

Miss Peregrine avait rencontré May lors d'une boucle en 2016, pour ramener les plantes que les enfants souhaitaient, et aider leurs pouvoirs surnaturels à protéger plus encore le Pensionnat.

Au travers de l'Histoire, les deux amies s'écrivaient pour entretenir les mots qui savaient s'échapper, faire ce qu'ils voulaient, et les lettres rattrapaient les mots et l'amitié et l'amour.

« Il est temps les Enfants, dit Miss Peregrine, de remonter le temps de vingt-quatre heures. » Tous étaient préparés, le bébé Écureuil du haut de son nid, les légumes géants du potager, la famille Rouge-gorge, les aquarelles lavées d'un léger mauve de Cardamine et d’œufs de Rouge-gorge, et les Lilas que May avait offert aux enfants et à sa Chère amie.

 

Il était vingt-trois heures, à Paris, à la salle Gaveau, en 2086. Il faisait noir en cette soirée de printemps. Un concert du Domaine Musical venait d'être donné, un récital du Catalogue des Oiseaux. Et les partitions de piano inspirées du chant de l'ami Rouge-gorge étaient un succès.

Le public sortait sous un vent agréable, parfumé. La cour des artistes était emplie du même parfum, May y était restée, attendait avec délices son amie. Les murs enduits du petit jardin clos conservaient la chaleur du jour.

Un sixième Rouge-gorge chantait dans la cour éclairée de ce jardin de cour.

« Est-ce le parfum de Lilas, dit Yvonne, d'un des jardins de la rue de Boétie ? »

« J'entends encore un Rouge-gorge, dit Yvonne, cher petit musicien des fins de soirée ». Éloigné du brouhaha des rues, un oiseau chantait encore près de son nichoir à balcons qu'avaient confectionné des enfants.

Après les câlins, les deux amies parlaient de rythme dans la  musique et au jardin - bientôt Yvonne viendrait à Amberley se reposer -. Et venaient les fous rires sur la fluidité, le léger, l'amitié.

May avait rencontré Yvonne sept ans avant, lors du même spectacle, Le Catalogue des Oiseaux, œuvre pour piano donnée en première scène par son aïeule Yvonne en 1959. Il était composé de treize pièces évoquant les chants des oiseaux, des paysages, le jour, la nuit, les couleurs et les magies des parfums..

« Il n'est pas seul, dit Yvonne, ses voisins chantent » La nuit commençait. Les Chouettes hulottes étaient de la partition dans le Catalogue.. Le temps du sommeil pour l'ami des jardiniers.

 

 

Il était cinq heures le lendemain matin, à Amberley, dans le West Sussex, en 2024. Le soleil s'était levé et les floraisons des Lilas se distinguaient sur un ciel bleu doux.

Ce septième Rouge-gorge familier y reprenait ses notes cristallines, fines.

May était réjouie, la journée du Rouge-gorge était donc une journée réussie.

Et qu'est-ce donc qu'une journée réussie.. Et le Lilas aussi.

Elle finissait les pages du livre. Les vagues se fermaient. Un orangé venait au lilas. 

éric, "May, le Rougegorge et le Lilas". May. 21 St March 2024, 4 pages.

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" Londres, le 14 mai 1925.

 

Chère Clarissa,

 

Je viens de passer chez la fleuriste à Old Bond Street. Il y a des pois de senteurs et des lys de la Vierge, leurs couleurs et leurs parfums ; des myosotis blancs, des graminées légères, leurs invitations vers des paysages vallonnés au loin, ces champs d'orges que vous rêvez de revoir, et le regard suit des vagues entre les épis légers. 

 

Il y a des roses par dizaines de bouquets, quelle joie ! Quels parfums jusque dans la rue. Je vois des passants poser le pas près de la vitrine. À quoi pensent-ils ? Y a t-il plus de légèreté après cela, plongés dans l'émerveillement, des idées mêlées de jasmin ou d'agrumes par la porte ouverte ? Et les yeux se posent de fleurs en fleurs, de compositions en décorations. Amelia a disposé ce matin la jolie collection de vases crèmes et de porcelaines fines au décor de framboises sauvages.

 

Pensent-ils à des fleurs pour l'entrée de la maison, aux bouquets que Grand-mère posait sur la table, à l'envie d'offrir à une amie ?  Des enfants entrent dans la boutique. Est-ce que Maman aime cette nuance de bleu clair ? Maman en porte souvent, répondent une jeune fille et son frère. Ils ont des sourires complices et empressés, les yeux à la fois timides et éblouis,  et le bouquet bleu clair s'ajoute de blanc d'orchidées et de touches de chèvrefeuilles frais. Et sont offertes aux enfants deux roses.

 

Des roses, je vous envoie de leur gaieté Clarissa. Je songe à ces délicieux moments toutes les deux à St James's Park, amusées à teinter de mille couleurs nos mots, à observer, observer inlassablement, à exprimer ce que nous pensons, partageons et vivons, à mieux appréhender votre soirée, votre inquiétude de ces longs désarrois. Parmi les roses, l'une porte un nom bien inattendu... Hugh. Qu'importe ! Nous en souririons.

 

'Hugh Dickson' est un rosier irlandais de 1905, un Hybride remontant . Crée il y a 20 ans, il était très à la mode dans les bouquets parfumés. Revoilà cette rose au goût du jour. La fleur, épanouie, est grande, régulière en coupe ouverte et aérée. Sa couleur énergique, un rouge cerise, semble veloutée de carmin de garance, et s'est offerte des magentas pâles.

Au jardin, pourrions-nous l'imaginer adoucie d'un feuillage vert pâle d'armoise 'Powis Castle' ?

Nous parlions, au parc, de camaïeu avec des astrances 'Ruby Cloud', des penstemons 'Hewell Pink Bedder' et des sauges à petites feuilles 'Grahamii'. Les formes des fleurs vont si bien entre-elles.

 

Les Hybrides remontants, auxquels appartient 'Hugh Dickson', sont souvent rustiques, et demandent néanmoins quelques soins. Lorsque vous taillerez en mars, ayez la main plus légère que pour d'autres rosiers buissons, entre 40 et 80 centimètres du sol. Dans votre jardin ils préféreront l'ombre légère d'un terrain bien nourri, pour épanouir leurs palettes de fleurs du rouge, à protéger du soleil, aux nuances variées de rose, près des hydrangeas où vous aimez lire.

 

Dès votre retour des Cornouailles; je vous apporterai un bouquet de ces fleurs.

 

Je vous embrasse,

May. "

 ​

éric, " Portraits de roses, May & Violet. " 28 th November 2019, 1 page.

image source, éric  : les manuscrits de Virginia Woolf.

Du 23 juin 1923 au 8 octobre 1924, Virginia écrit dans de ses trois carnets le manuscrit de Mrs Dalloway.

Le roman est publié le 14 mai 1925 chez Hogarth Press à Londres.

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"  avril

 

elle a posé ses ailes

papillon citron

sur la fleur blanche

 

et fleurissent les poiriers

 

notre voyage dans le cumbria

moments de bonheurs simples

papillons légers et cœurs chauffés

amitiés

avril jaune et le printemps

 

boutons roses et jeunes feuillages

cinq sépales disposés en coupe

fleurs blanches à roses à cinq pétales

quinze à trente étamines à anthère rouge

délicatesses

 

les longues floraisons d'avril

'citron des carmes' et 'petit muscat'

'belle angevine' et 'poire pêche'

'colorée de juillet'

 

aux poiriers en haute pyramide moins utilisées

les formes plus basses sont préférées maintenant

tels les fuseaux de trois mètres aux courtes charpentières

ou les gobelets plus bas et aux branches qui forment des angles

et partent au même niveaux du tronc

comme le vase à la silhouette régulière

 

puis pour les poires qui aiment la chaleur

existent des formes plates à bien répartir la sève

comme les cordons verticaux et obliques

ou le candélabre au tronc court

ou l'élégante palmette verrier

ou l'idéale palmette en u

 

à l'atelier elle reprend la sculpture

des motifs de la mer

aux formes des vagues

 

à la cuisine sèchent des fleurs cristallisées

des lilas blancs et des lamiers

des violettes et des poiriers

 

au jardin toutes les fleurs abeilles solitaires "

 ​

éric, " le poirier. " 02 sd April 2025, 1 page.

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